Carnet de voyage (11ème jour)

De Filisur à Alp-Grüm, le col de la Bernina et le glacier de Morteratsch

Une promenade splendide à travers le col de la Bernina, autour du Lago Bianco.
Un mot à propos de l'Hôtel Grischuna à Filisur. C'est une adresse précieuse pour ceux qui aiment les Grisons et leur Chemin de fer. On y vient du monde entier, pour profiter du panorama offert depuis les fenêtres des chambres qui donnent pour la plupart sur la vallée de l'Albula désormais classée au patrimoine Mondial de l'Unesco, et pour deux autres sur la cour de la gare! Il n'y a que quelques mètres à franchir pour aller du train à l'hôtel et ainsi en quelques minutes rejoindre Davos et Klosters ou encore Saint-Moritz, la vallée de l'Engadine ou le col de la Bernina par des paysages enchanteurs en toutes saisons!

Et puis, et surtout, il y a l'accueil de la famille Uffer. Chaleureux et amical. La table excellente, c'est une maison où l'on se sent chez soi et que l'on vous recommande mille fois.

Le balcon du deuxième étage abrite aussi une des plus célèbres webcam ferroviaires qui enregistre inlassablement chaque mouvement de train dans la gare de Filisur.

Le Lac Blanc. Il couronne le col de la Bernina. Blanc en raison de la couleur de ses eaux. En opposition avec celles du lac Noir situé à quelques dizaines de mètres au nord juste de l'autre côté de la ligne de partage des eaux!

Les eaux du lac Blanc rejoindront la mer Adriatique et celles du lac Noir la mer Noire...

    
On descend du train à Ospizio-Bernina à 2256 mètres d'altitude. En quittant la gare le sentier monte au dessus des voies pour quelques temps puis rejoint les berges du lac en direction d'Alp-Grûm. Une promenade de quelques kilomètres que nous allons compliquer en allant vers le glacier du Palü sur les contreforts du massif de la Bernina.

Bien évidemment on y croise tous les trains de la ligne qui va de Saint-Moritz et Pontresina à Tirano en Italie 2000 mètres plus bas! Les jours de beau temps, les "Cabriolets jaunes" sont accrochés à l'arrière des trains pour le plus grand plaisir des voyageurs. Il est prudent de se couvrir, à 30 ou 40 à l'heure l'air vif de la montagne peut paraître bien piquant!

Les vaches. Décidément la montagne perdrait beaucoup de son charme si elles n'étaient pas là. Faisant sonner leurs clarines, celles ci se sont installées au soleil à l'abri du vent sous la digue qui rehausse les eaux du lac Blanc. Car, en plus de composer un paysage exceptionnel, le lac a aussi une fonction technique, il sert de réservoir à l'usine hydro-électrique qui alimente les trains du RhB.

Autrement dit : les trains du Chemin de fer Rhétique, que regardent passer les vaches, marchent... à l'eau!

  
La vallée du Poschiave et le Lago di Poschiavo. 1500 mètres en dessous du point de prise de vue. La ligne de la Bernina en fait le tour, descendant depuis Alp-Grüm dans une invraissemblable série de lacets. La ligne est désormais classée avec la ligne de l'Albula au patrimoine mondial de l'Unesco. Les habitants des principales communes de la vallée comme Poschiavo, Brusio et Campocologno parlent l'italien. Tout en bas, après les derniers contreforts de la montagne c'est Tirano en Italie, terminus du Chemin de fer Rhétique.

En dessous : le panorama vu du refuge de Sassal Masone (2355 m). La petite station d'Alp-Grüm à 2000 mètres, le Lago di Poschiavo à 1000 mètres un peu plus loin, avec au fond la station de Miralago, et à droite le glacier du Palü. Ou plutôt ce qu'il en reste. Lors de la construction de la ligne vers 1910, les premiers touristes voyaient la glace descendre jusqu'en bas des rochers restés sans végétal...
Au milieu de la flore d'altitude, le chemin serpente et nécessite parfois le recours aux bâtons pour faciliter la descente depuis Sassal Masone jusqu'à la petite station d'Alp-Grüm. De là nous reprenons le train jusqu'au glacier de Morteratsch.

Au dessus : le glacier de Morteratsch. D'un accès facile depuis la station du même nom. Quelques kilomètres à pied le long d'un chemin balisé de 10 en 10 ans permet de mesurer l'accélération de la fonte du glacier encore long de 7 km. Vision impressionante de ce fleuve gelé qui vient mourrir sous nos pieds dans un chaos de glace et de rochers.

Sur la voie du retour, notre train serpente dans les boucles de la ligne de l'Albula, l'entrée du tunnel hélicoïdal de Toua se situe derrière les arbres, la sortie en dessous juste à côté de la route. Route fermée l'hiver et transformée en piste de luge entre Préda et Bergün.

À suivre... 12ème jour
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