Le banc d'essai


Kiss : les voitures panoramiques du RhB
publié le 20 novembre 2011, révisé le 21
Les voitures panoramiques du RhB par Kiss. 20.11.2011. Photo : Christophe Turgis

Voici les voitures Ap et Bp mises en service au RhB en 2000. Longtemps annoncées, puis abandonnées, puis relancées ! Kiss livre enfin ses voitures panoramiques du RhB. De superbes modèles très réalistes mais pas exempts de reproches...

Elles sont vraiment très belles ces nouvelles voitures, rendu des détails, volume, clarté des vitrages, finesse de la gravure, ça valait vraiment le coup d'attendre depuis plusieurs années de les voir enfin reproduites en série par un fabricant de modèles réduits de trains.

Globalement tout y est, l'extérieur, c'est facile et d'usage quelque soit le fabricant, mais à l'intérieur, Kiss ajoute aux standards habituels, un luxe de détails qui passe même par les dessins géométriques gris, bleu, violet du revêtement de sol dans la voiture de première classe, ou les carrés rouges sur fond anthracite du revêtement de sol des voitures de seconde. Ou encore le rendu des journaux lumineux d'informations aux voyageurs à chaque bout du compartiment. Les voitures de seconde classe, avec 7 baies, présentent deux rangées de deux sièges de chaque côté du couloir central, les voitures de première classe avec 6 baies, une rangée de deux sièges d'un côté et une rangée d'un seul siège de l'autre côté du couloir central comme en réalité.

Et le plafond... c'est la première fois que je vois un modèle réduit en IIm produit en série industriellement reproduire avec autant de détail la réalité. Il faut se faire tout petit pour regarder par les grandes baies vitrées, le galbe concave qui abrite le système d'éclairage comme en réalité. Ici ce sont des diodes LED d'un blanc un peu trop bleuté à mon goût qui viennent par un système de diffusion rythmer la longueur de la voiture et l'éclairer très discrètement. L'effet de nuit est vraiment étonnant.

Après les louanges, les reproches

Avec ce luxe de détails on aurait pu penser que Kiss avait amélioré la matière plastique utilisée pour réaliser ces voitures... Malheureusement, les caisses ne sont pas peintes, et le rouge donne comme un effet de transparence un peu flottant. Les pièces rapportées font un peu clinquant, et le tout donne un sentiment de matériau fragile. Léger et curieusement comme "sec" au contact. Pour dire les choses franchement, la matière plastique utilisée ici n'est pas celle, rassurante, de LGB ! Et puis il y a ce câblot gravé en surépaisseur sur les abouts de caisse qui aurait très bien pu être rapporté comme les autres, à cette échelle et vu le souci d'exactitude générale ça n'aurait été que mieux.

Mais la où ça se gâte vraiment c'est avec le roulement ! Les petits marqueurs jaunes qui permettent de s'assurer de l'absence de blocage par le gel, ne peuvent faire oublier le clinquant du métal même pas bruni. Les roues tournent dans deux pièces métalliques disposées à l'intérieur du bogie. C'est par là que le courant de la voie est transmis vers l'éclairage. Pas mal à première vue pourrait on se dire, puisqu'on a un roulement sur paliers métalliques... Las, le choix de capter une polarité sur un premier bogie et l'autre polarité sur le second bogie ne permettent pas un éclairage constant sur les voies juste un peu sales, et encore moins sur les lacunes d'aiguillages ! Les essieux conduisent le courant de chaque côté ce qui ne permet pas de capter les deux polarités sur le même bogie. De surcroît le roulement n'est pas très bon et terriblement bruyant. Les roues isolées ne tournent pas parfaitement rond et du coup les caisses vibrent en roulant façon Parkinson !

Et puis les caisses ont tendance à s'écarter du châssis dans leur partie centrale faute d'un système d'attache à cet endroit. Moins important, il n'y a pas d'interrupteur pour l'éclairage.

Une rame qui a de l'allure

Bon, ça fait pas mal de remarques défavorables, mais globalement l'impression générale est vraiment bonne. Les marquages finement réalisés, et le galbe des baies et leur transparence vraiment réussis. Et quand on forme une rame de quatre, voir six voitures, (le RhB les fait rouler par six sur la Bernina, deux première classe et quatre seconde classe), le train s'impose dans le paysage du jardin.

Les portes ne s'ouvrent pas, et finalement ça n'a aucune espèce d'importance ! Même si derrière on trouve un emmarchement. Car si LGB met un point d'honneur à reproduire, sur les modèles du MGB, leur mouvement louvoyant coulissant, je serais curieux de savoir combien de fois les amateurs se seront amusés à les ouvrir et refermer...

Vrai luxe, Kiss propose ses modèles avec plusieurs numérotations dans chaque classe, et dans la livrée originelle tout en rouge, avec ou sans bandeau "Bernina-Express" avec décrochements de bas de caisse pour les appareillages ou en livrée actuelle avec les portes d'accès gris argenté. Manque juste le journal lumineux extérieur normalement situé à proximité des portes d'accès sur la version actuelle.

À savoir

Kiss ne reproduit pas la voiture Bp 2501 qui a la particularité de ne pas avoir de "petit coin" et donc pas de vitres en imposte du côté opposé aux accès. Dans la réalité on y trouve un dispositif de préparation des repas à la place.

On trouve donc chez Kiss les voitures suivantes : Ap 1291, 1292, 1293, Bp 2502, 2503, 2504, 2505, 2506, et 2507 qui constituent la première série de voitures panoramiques spécifiquement RhB.

Une deuxième série Api 1301 à 1306 et Bp 2521 à 2526 a été mise en service au RhB en 2006, sur la base du même chaudron, les voitures de première classe présentent des différences notables en terme de nombre de baies vitrées et d'aménagement intérieurs. La voiture Bp 2501 a été renumérotée Bps 2511 suivie des voitures neuves Bps 2512 à 2515.

LGB au secours pour que ça roule

J'ai changé les essieux d'une voiture en les remplaçant par des essieux LGB à roulements à billes. Et ça change tout ! Plus de clignotement de l'éclairage intérieur, disparition des vibrations et surtout, retour à un bruit acceptable du roulement. La matière plastique utilisée entrant encore un peu en résonance.

Pour l'éclairage, Kiss a fait le choix de souder de classiques diodes LED sur une platine, ce qui laisse la possibilité de les remplacer facilement par des diodes de teinte plus chaudes. Attention en fonction de la couleur, la consommation n'est pas la même, et je n'ai pas fait de test sur cette question.

Presque à l'échelle

Les dimensions générales sont presque correctes, en dépit d'un raccourcissement de la longueur de la caisse de 731 mm (16450 mm / 1/22,5) à 685 mm et de la diminution de la largeur de 117,8 mm (2650 mm / 1/22,5) à 105 mm.

Christophe Turgis

Article révisé le 21 novembre après une journée d'essais au jardin et quelques transformations.