LE JARDIN - La construction des portails de tunnels

Lors des premiers aménagements du train de jardin, j'ai d'abord utilisé le portail de tunnel en kit de la marque Pola. Puis, lors de la parution de l'ouvrage de Patrick Belloncle, les Chemins de fer Rhétiques, j'ai découvert la multiplicité des types de portails résultant des différentes époques de la construction des lignes. À l'exception des portails du tunnel de l'Albula, ils sont pratiquement tous construits en pierres grossièrement taillées, ce qui donne à ces portails une allure très rustique. On trouve sur le réseau RhB deux grands types de portails, les "petits", construits au temps de la traction à la vapeur à la fin du 19ème siècle, les "grands", construits directement au gabarit d'électrification au début du 20ème siècle. Notamment sur la ligne de l'Engadine entre Bever et Scuol-Tarasp.

 

 

C'est le petit modèle que je vous propose de réaliser, au gabarit "vapeur", il est susceptible d'intéresser le plus grand nombre de modélistes. Et quel plaisir de voir le pantographe de la locomotive électrique se replier complètement au passage des souterrains...
Si vous allez jusqu'à tendre une caténaire au dessus des voies!

 

 

La technique de construction de ces portails est simple. Peu onéreuse. Il faut disposer d'un peu de temps et s'armer d'une bonne dose de patience. Tout d'abord, il convient de se procurer du "carton plume" de 3 mm d'épaisseur. On le trouve dans toutes les bonnes boutiques de produits de dessin. C'est une couche de mousse expansée entre deux feuilles de bristol. Muni d'un réglet de 50 cm et d'un compas on peut commencer le dessin du portail en lui donnant la forme générale désirée.

 

 

Chaque pierre est dessinée de manière à chevaucher celle qu'elle recouvre. Les moellons de parement de la voûte sont les seules pierres qui soient taillées et ajustées avec un peu de rigueur. Le dessin joint peut-être reproduit avec une imprimante, (télécharger l'image au préalable et impimer hors du navigateur), et vous donne les dimensions exactes du gabarit à l'échelle IIm. Il vous reste juste à donner la forme extérieure souhaitée. Attention, le dessin lors du démoulage donnera un résultat inverse, le coté droit se situera à gauche et inversement. Prévoir une surface de carton plus large d'au moins 5 cm de part et d'autre des dimensions générales du dessin pour contreforter le moule.

 

 

Une fois le dessin achevé et relativement agréable à l'oeil, les différentes pierres ne doivent pas présenter de différences de taille trop importantes, il faut découper chaque élément avec un cutter pointu du genre Xacto. Attention à ne pas trop inciser la feuille bristol inférieure. Un petit mouvement vertical favorise une bonne avance et permet en même temps de bien arrondir les angles.

 

 

Le travail de découpe effectué, il faut enlever chaque élément de mousse et de papier. Sans arracher la feuille inférieure. Plus le fond est irrégulier, mieux c'est, le moellon sera lui même irrégulier.

 

 

On procède de la même manière pour les bords extérieurs et la voûte intérieure, dont les angles et joints de moellons doivent impérativement coïncider. Au moins au demi-millimètre lors de l'assemblage des pièces constituant le moule final. Une petite baguette de bois souple est maintenue avec une colle à prise rapide à l'intérieur de la courbe de la voûte, elle va permettre d'y appuyer le dessin découpé des moellons intérieurs.

 

 

Les parties extérieures du moule sont doublées par un morceau de carton plume assemblé avec une colle à prise rapide sur le fond du dessin, des contreforts sont disposés à l'extérieur des côtés pour contenir la pression du mortier lors de la coulée.

 

 

Le mortier à prise rapide est plus généreusement mouillé que ne le recommande le mode d'emploi, de manière à obtenir une pâte presque liquide qui se logera bien dans les irrégularités du moule. Faire vibrer le support sur lequel est posé le chantier, permet de bien faire descendre le mortier partout. Après le début de la prise, on peut "griffer" le ciment pour donner une accroche ultérieure à l'ouvrage lors de sa pose au jardin.

 

 

Au bout d'une heure le mortier doit avoir durci. Avec quelques précautions dans les manipulations on retourne le moulage. Avec un outil à pointe ronde on peut "peler" le papier et gratter la mousse expansée restant entre chaque moellon. Le papier humide se décolle facilement. Toujours garder à l'esprit que le processus de pétrification n'est pas complètement achevé, et que par conséquent l'ouvrage reste fragile. De même lors de la pose, même après plusieurs jours de séchage. Certes dans une moindre proportion.

 

 

Évidemment le moule est à usage unique... Une solution onéreuse consiste à mouler le portail en ciment avec une résine de type RTV. Toutefois le résultat obtenu avec cette technique n'est pas aussi satisfaisant, des bulles d'air restent souvent entre le moule et le mortier.

 

 

Reste maintenant à reproduire le mur de contrefort si besoin, sceller le portail en place et réaliser le tunnel proprement dit.